Gitega : Quand la viande de vache se raréfie…

Au marché de Rutegama en commune et Province Gitega, se rencontrent les vendeurs de vaches venus de plusieurs localités. Les vaches, habituées à être nourries en étable, se fatiguent en cours de route. Ce qui oblige les propriétaires à marquer plusieurs pauses. Cette situation affecte beaucoup le prix de la vache à l’arrivée au marché.  Les bouchers demandent à l’Etat de tenir compte de cette réalité afin qu’ils ne tombent tous en faillite.

Au début du mois de février 2023, le ministère de l’intérieur a pris la décision d’harmoniser le prix de la viande de vache sur le marché à 10.000 Fbu. Si cette nouvelle a réjoui les consommateurs de la viande rouge, cela n’a pas été le cas pour les bouchers. Certains  se lamentent de travailler à perte  car les prix sur pieds ne cessent de grimper sur le marché du gros et du petit bétail.

Selon une source sur place, ce lundi 06 mars 2023, une chèvre qui s’achetait à 80.000 F la semaine passée s’achète actuellement à 120.000 F. Une vache qu’on pouvait acheter à 300.000F atteint facilement la somme de 800.000 F selon toujours cette source. Difficile néanmoins de comprendre les raisons d’une telle flambée, la mesure de stabulation permanente datant déjà de plus d’une année.

Deux mesures à revoir selon les bouchers

La mesure de stabulation a conduit à la raréfaction des animaux sur le  marché. Selon Venuste un boucher de Gitega, les vaches sont élevées par les seuls riches qui peuvent acheter  du fourrage. Pas mal d’éleveurs se sont séparés de leurs animaux à cause des dépenses énormes qu’occasionne la stabulation. Parfois, le marché est (presque) vide et certains bouchers rentrent bredouille.

Ils se lamentent également que les prix fixés par l’administration ne tiennent pas compte de cette réalité du terrain car les prix des vaches et des chèvres ne cessent de monter. Ils demandent que la mesure de stabulation permanente du bétail et celle de la régulation du prix de la viande soient révisés pour le bien de tous.

Et pourtant, la viande ne semble pas manquer à Bujumbura, même s’il est quasi impossible de l’acheter à 10.000 Francs.