Kayanza : La technique d’irrigation collinaire en vogue à Rango

Pour faire face au déficit hydrique qui se manifeste pendant  la saison sèche,  dite saison C, les paysans de la colline Gacokwe se sont activés pour faire remonter l’eau dans leurs champs sur les collines afin d’irriguer les cultures d’oignon et d’autres légumes comme le choux et la tomate. Les paysans s’en félicitent.

Faire monter de l’eau jusqu’en haut des collines n’a pas été facile. Mais grâce aux animateurs agronomes qui accompagnaient les paysans, le projet a été réalisé avec succès et des barrages de retenue d’eau ont été aménagés pour retenir l’eau qui sera utilisée pour l’irrigation des champs. Il y a un an, à son passage en Province Kayanza (première province productrice d’oignons au Burundi !), le président de la République a encouragé  l’agriculture irriguée

Les résultats sont louables

«Cultiver l’oignon a été très avantageux pour moi. Nous devrions continuer parce que ce sera très bénéfique pour nous car les oignons rapportent beaucoup d’argent. » témoigne  Pierre Ndayishimiye, un de ceux qui cultivent sur cette colline.

« Normalement on ne cultivait pas les oignons pendant la saison sèche mais c’est grâce à l’assistance et au soutien  des agronomes que cette idée nous est venue. Les eaux utilisées n’endommagent pas les cultures. » Continue-t-il.

Quant à Silas Manirakiza, paysan de la même colline, ces eaux sont d’une grande importance pour ces oignons. Elles profitent à plusieurs ménages et les champs sont agréables à voir malgré la saison sèche. « Dans le premier champ où j’ai cultivé les oignons, j’ai pu gagner 100.000 F que j’ai utilisé pour subvenir à mes besoins. Et dernièrement, quand les agronomes nous ont encore donné de nouvelles semences, j’ai pu gagner 120.000 Fbu et il me reste encore  des oignons à vendre. »

Pour protéger ces eaux, un gardien y a été recruté pour que les enfants ou autres personnes mal intentionnées ne cassent  pas les barrages de retenue d’eau.

Les défis ne manquent pas

L’eau  n’est pas encore suffisante. Si des motopompes étaient disponibles l’irrigation se ferait plus rapidement.

Le second défi porte sur l’amélioration des systèmes  de conservation des oignons pour pouvoir les vendre à un prix plus élevé, les marchés locaux n’écoulant que de petites quantités et à bas prix. « Nous voudrions qu’une ONG  nous connecte aux grossistes »  réclame Silas.

Renforcer la sensibilisation de la population pour l’inviter à s’approprier la technique d’irrigation collinaire est crucial pour accroitre  la production et enlever de la tête des paysans  le mythe de la saison pluvieuse.