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ETUDE SUR LA PLUS-VALUE ET LES LIMITES DE L’AGRICULTURE FAMILIALE VERSUS COMMERCIALE AU BURUNDI

Publié : Vendredi 27 juin 2025 10:32

Le Burundi a considérablement intensifié ses investissements dans l'agriculture ces dernières années, réintégrant cette question au cœur des priorités de l'État. La société civile exprime un désir accru de participer à l'élaboration des politiques agricoles, mais plusieurs problématiques essentielles restent insuffisamment discutées. Parmi celles-ci, on trouve la nature de l'agriculture burundaise, les raisons derrière les investissements récents dans l'agriculture familiale, et la capacité du pays à financer une modernisation agricole sans nuire à d'autres secteurs économiques.

L'étude examine le positionnement du gouvernement en analysant des documents politiques comme le DOPEAE et le COMPACT, mettant en lumière une volonté politique forte d'intervenir dans le secteur agricole. Toutefois, ce positionnement soulève des inquiétudes quant à la création d'une nouvelle catégorie d'agriculteurs, souvent plus proche des élites que des paysans traditionnels.

La controverse entre les modes de production agricoles familiaux et commerciaux est également abordée. L'étude plaide pour dépasser des idéologies simplistes qui opposent ces modèles, en soulignant que l'agriculture familiale joue un rôle crucial dans la lutte contre la faim, la pauvreté et la préservation de l'environnement. Quatre typologies d'exploitations sont identifiées : celles de subsistance, d'autoconsommation, commerciales, et agro-industrielles. L'accent est mis sur l'efficacité des exploitations familiales pour répondre aux enjeux agricoles.

Concernant le modèle des agropoles, l'étude le considère comme une opportunité pour le développement territorial, tout en insistant sur la nécessité d'un cadre rigoureux pour éviter la concentration des ressources et préserver les petits agriculteurs.

En conclusion, l'étude met en avant la prépondérance de l'agriculture familiale au Burundi, tout en reconnaissant une compatibilité potentielle avec les agropoles, à condition de définir une vision inclusive et collaborative. La mise en œuvre d'une politique agricole ouverte, intégrant divers acteurs et favorisant des dynamiques de coopération, est essentielle pour construire une agriculture durable et résiliente, capable de répondre aux défis actuels et futurs.