Dans la commune de Musigati, les champs de maïs ont été envahis par une horde de chenilles voraces ces derniers jours. Ces ravageurs s'attaquent aux tiges, aux feuilles et aux épis, causant des dégâts considérables et mettant en péril la récolte. Cependant, les agriculteurs de Musigati ont déployé leur savoir-faire en agroécologie pour contrer cette menace. Grâce à des techniques ingénieuses, ils parviennent à repousser ces chenilles tenaces...

Au cœur de la vallée de Nyesiha, sur la colline Nyarusange de la Commune Musigati, une lumière radieuse illumine les champs en ce matin du 23 octobre 2023. Accompagné de sa femme, Karenzo, agriculteur passionné de cette région, s'active à apporter des paniers de bouse pour préparer la prochaine saison de culture. Arborant un visage toujours rayonnant, Karenzo partage fièrement sa découverte d'une technique pour se débarrasser des chenilles qui attaquent les plants de maïs. Un autre agriculteur, déclare : « Ces dernières années, j'ai connu des échecs cuisants dans la culture du maïs. Les chenilles ont ravagé mes cultures, malgré les conseils dispensés par les moniteurs agricoles. Leurs techniques se sont avérées inefficaces et toutes mes tentatives ont été vaines. ». Malgré ces défis, les agriculteurs de cette localité n'ont pas perdu courage, comme en témoigne leur persévérance face à ces chenilles envahissantes. Par observation, les feuilles des maïs affectés présentent des perforations ou semblent avoir été endommagées par de fortes chutes de neige. Cela se traduit par l’anéantissement des récoltes. 

Une méthode inédite pour surmonter ce défi !

Selon Karenzo, un mélange de la bouse de vache avec de la cendre appliquée sur les tiges, les épis et les feuilles de maïs élimine efficacement les chenilles. « Après plusieurs saisons sans récoltes, j'ai finalement décidé d'essayer cette autre méthode. Après l’avoir utilisé dans un champ gravement infesté, aucune chenille n'est réapparue deux semaines plus tard », explique Karenzo. Tel un effet tache d'huile, d'autres agriculteurs de la région ont adopté cette méthode. Cette nouvelle méthode a été découverte après l'annonce du Bureau Provincial de l'Environnement, de l'Agriculture et de l'Élevage (BPEAE) de Bubanza, qu'il n'existe pas de produits phytosanitaires efficaces contre ces chenilles. 

La vallée de Nyesiha, autrefois dominée par des plantations de canne à sucre, est aujourd'hui occupée par des champs de maïs en bon état. Plus de 10 hectares de cette vallée sont désormais consacrés à la culture du maïs. Karenzo encourage ses frères agriculteurs à l'essayer, mais aussi les incite à poursuivre d'autres découvertes. Il invite chacun à embrasser l'innovation et à explorer de nouvelles voies pour préserver nos cultures de manière respectueuse de l'environnement. Il sollicite également l’appui de la recherche pour l’expérimentation scientifique de cette méthode en vue de la diffuser. 

Explorer d’autres alternatives pour lutter contre les chenilles 

Plusieurs méthodes de lutte contre ces chenilles existent, voici quelques-unes : 

1. Cultiver des variétés de maïs qui sont résistantes. Il s’agit de la promotion des semences paysannes qui sont dans la plupart des cas en voie de disparition. 
2. Les agriculteurs peuvent également utiliser des méthodes de lutte biologique pour contrôler les populations de chenilles. Cela peut inclure l'introduction de prédateurs naturels des chenilles, tels que des insectes parasitoïdes ou des oiseaux insectivores, qui se nourrissent des chenilles et aident à réduire leur nombre.
3. Utiliser des pratiques culturales spécifiques telles que la rotation des cultures, la destruction des résidus de culture après la récolte ou l'utilisation de techniques de labour pour enterrer les chenilles et leurs œufs. 

Face à une résistance farouche, Il est important de noter que les agriculteurs peuvent utiliser une combinaison de plusieurs approches.