Association pour la Diginité Paysanne, B.P. 2695 Bujumbura - Burundi, Tél : (+257) 22 25 93 38, E-mail : info@adip-burundi.org

Pas d’agriculture durable au Burundi sans régler les questions de l’héritage !

Publié : Jeudi 12 décembre 2024 10:27
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Au Burundi, les traditions et les coutumes ancestrales gardent une poignée de fer sur la gestion des successions. Une famille n'ayant pas encore procédé au partage de l'héritage familial, garde à l'esprit qu'elle ne peut pas entreprendre des cultures pérennes comme les bananiers, les avocatiers, les caféiers, etc. Mais aussi, nombreux ne peuvent pas sécuriser leurs propriétés foncières, qui de fait, ne leur appartiendra qu’après le partage de l’héritage familial. Cette réalité oblige les paysans à se concentrer sur des cultures vivrières annuelles qui procurent des revenus saisonniers qui n’assurent pas d’accès continu à l’alimentation et aux revenus. Difficile dès lors de faire de l’agriculture notre marchepied pour atteindre la vision 2040 et 2060. 

 

Des freins importants au développement des exploitations familiales : La très grande majorité des paysans ne se décide pas à investir dans des cultures agricoles durables. Ceci par crainte de voir leur parcelle revenir à un autre membre de la famille, lors du partage de la propriété familiale.  

Etant donné que les cultures pérennes représentent le fondement même d’une agriculture durable,  leur sous-exploitation met en péril les efforts, pour améliorer les conditions de vie des paysans d’une part, et d’autre part d'augmenter les recettes d'exportation. La sous-exploitation de ces cultures entrave également la création d'emplois et le développement des zones rurales. 

Sur le plan social, ces terres non partagées sont une source permanente de conflits, entraînant des coûts en frais de justice et d'autres charges connexes.

Enfin, sur le plan environnemental et la préservation du capital productif, le manque de partage entrave l'installation de systèmes antiérosifs et agroforestiers. 

Faute de partage, nulle extension des plantations de caféiers ou de bananiers n'est envisageable. Les cultures existantes, léguées par les parents, vieillissent sans renouvellement. 

Par ailleurs, le Burundi pourra garantir un avenir plus prospère pour sa population…..