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Bujumbura – Nyakabiga : la bonne récolte du maïs se ressent sur les prix

Publié : Vendredi 10 mars 2023 19:50

Il y a quelques semaines, le prix du maïs a sensiblement baissé dans la zone Nyakabiga en commune Mukaza de la capitale économique Bujumbura. 1kg de farine de maïs est passé de 2400F à 1800F. Les consommateurs jubilent.

Kevin, étudiant à l’université du Burundi vit avec ses colocataires à Nyakabiga II. Comme le mois touchait sa fin, ils doivent s’approvisionner en maïs et en haricot chez Munyarwanda, un espace très prisé pour sa diversité en denrées alimentaires dans ce quartier.

“C’est avec étonnement que j’ai appris une réduction de 600 FBU par kilo de maïs. J’ai fait semblant de ne pas avoir saisi ce qu’avait dit le grossiste “, témoigne Kevin d’un air satisfait de voir un kilo qui se vendait à 2400 Fbu revenir à 1800 Fbu dans l’espace n’atteignant pas un mois.

Compte tenu des lamentations à propos  de la flambée des prix du maïs, un seul témoin n’aura pas suffi pour convaincre. Comme Saint Thomas, Vianney lui aussi, étudiant, décide de parcourir Nyakabiga pour s’en rendre compte de ses propres yeux.

Le 5 mars 2023. C’est un dimanche. Il est midi passé d’un quart. Vianney se pointe dans la rue. Il fait le tour de quatre boutiques à denrées alimentaires pour mieux s’enquérir du prix. Il réalise comme Kevin que le maïs a réellement connu une baisse de prix ces jours.

« Le weekend, j’ai acheté 20 kilos à 1800 F l’unité »  raconte Christophe, un autre habitant de Nyakabiga.

Les raisons

Qui de mieux placé pour expliquer les raisons derrière cette baisse de prix dans une si courte durée que le vendeur lui-même ? Marguerite, la trentaine, tenancière d’une boutique à denrées alimentaires chez Munyarwanda précise que le maïs est bien abondant ces jours-ci dans les provinces de l’intérieur du pays et ajoute que si jamais les conditions de  transports étaient aussi favorables, ce prix pourrait encore baisser.

Les consommateurs en liesse

Richard travaille pour une société de gardiennage à Bujumbura. Il fait savoir que lui et ses collègues avaient dû supprimer le repas de midi à cause de la montée fulgurante du prix de la farine de maïs. Poursuivant son témoignage, ce jeune homme explique qu’à voir son bas salaire, la décision leur était inévitable vu les difficultés à joindre les deux bouts du mois .

Richard compte encore une fois reprendre la gestion en mains et voir si manger la patte deux fois par jour sera possible comme avant. Même son de cloche chez Vianney. Il compte actuellement reprendre la cuisine à la maison. Les sceptiques diraient « pourvu que ça dure ! »

Néanmoins, certains boutiquiers semblent ne pas vouloir déroger à la loi de la vie chère de Bujumbura et ne baissent pas le prix du maïs ou ne le baissent que très légèrement.