Nous sommes en plein cœur de la période de récolte des haricots de la saison B de 2024. Hélas, l'insécurité règne dans les champs des agriculteurs à Kayanza. Les précieuses légumineuses, qui ne bénéficient pas d'une surveillance aussi rigoureuse que celle du maïs, sont dérobées avant leur pleine maturité. Un véritable fléau pour nos agriculteurs !
En ce 23 avril 2024, Ils expriment leur déception face à une récolte qui s'annonçait prometteuse. Ce sont des producteurs de haricots dans la province de Kayanza dont les champs étaient luxuriants et florissants. Ces derniers jours ont été marqués par l’émergence de bandits dérobant les récoltes avant même leur pleine maturité.
Havyarimana Juvénal, l'un des agriculteurs de la colline Nemba s'est exprimé en ces termes : « Parmi mes trois champs de haricots, seul celui que j'ai fait surveiller a pu me donner une récolte. ».
Une autre agricultrice nommée Minani Francine, de la colline Nyamiyogoro, a raconté qu'en se rendant sur son champ pour récolter, elle a découvert que tout avait été pillé.
Dés conséquences y relatives s’enregistrent
Francine explique que si elle récolte des haricots non matures, ceux-ci ne pourront pas servir de semences pour la prochaine saison culturale. Elle devra donc acheter des semences sur le marché, alors qu'elle aurait pu les préserver à partir de ses propres récoltes. De plus, certaines familles se retrouvent confrontées à la famine même si elles ont cultivé leurs terres.
A cet effet, les agriculteurs demandent le secours de l’autorité. Quelques pistes de solution sont proposées comme :
Au niveau de l'administration, Godefroid Niyonizigiye, l'Administrateur de la commune de Kayanza, dit qu'il n'est pas au courant de ces vols. Il demande aux chefs de collines de fournir de telles informations de manière proactive lorsque les paysans s'en plaignent. Il suggère également que l'organisation des gardes communes puisse être mise en place au niveau des collines concernées par ces vols, et que les autorités interviennent si les mesures prises au niveau local ne parviennent pas à endiguer le problème.
De nombreuses questions subsidiaires s’y ajoutent également : pourquoi ces vols qui plongent les paysans dans la pauvreté se multiplient ces derniers jours ? Serait-ce lié au manque de terres cultivables pour certains ? À la paresse de certaines personnes qui ne travaillent pas? Quoi qu'il en soit, des mesures correctives sont nécessaires pour éliminer cette pratique destructrice qui porte atteinte à la dignité des agriculteurs.
Un kilogramme de haricots s'élève à 2 500 Fbu sur le marché central de Kayanza, un prix alléchant qui les incite à redoubler d’ardeur.
La question du vol dans les champs ne doit pas être négligée. Certaines personnes disent proverbes à l’appui que l’on ne vole que dans les petits champs, mais la situation actuelle est si grave que le vol a commencé à structurer nos systèmes agricoles. A titre illustratif, il est devenu quasi impossible de trouver des champs de manioc doux ou de garder jusqu’à la pleine maturité des régimes de bananes de qualité ou même des pommes de terre sans surveillance, sans parler des fruits.
Les autorités doivent prendre cette question grave à bras le corp.