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Gitega : les ressentis de la saison sèche prolongée en zone Mubuga de Gitega

Publié : Mercredi 19 octobre 2022 11:37

Située à quelques kilomètres du chef-lieu de la capitale politique Gitega, Mubuga est une zone dont l'économie des ménages repose principalement sur l'agriculture et l'élevage. Néanmoins, dans presque
tous les coins du pays, la saison sèche a été plus longue que prévue et les conséquences sont déjà là.


Nous sommes en fin octobre. Période censée être de la pluie. Malheureusement, la saison sèche s’est prolongée. La pluie ne tombe que rarement. Insuffisante pour rafraichir le sol de Mubuga déjà endurci par le manque de pluie. Certaines cultures commencent à faner. Les paysans de Mubuga sont dans un dilemme : semer ou pas ? Ils craignent que l’histoire de Kirundo 2005 ne se répète à Mubuga.


Une nage à contre-courant


« Avec les premières pluies, j’avais pensé que le mal était passé et que je pouvais enfin mettre sous terre mes semences. » se lamente Juvénal* désillusionné par le retard des pluies. Le vert n’est pas la seule couleur de ses cultures. Le jaune et le marron sont encore plus présentes. Comme les gens ne sont pas au travail, la paresse s’invite. Même ceux qui travaillent ne sont pas motivés à cause du manque de pluies. Plusieurs cultures ont séché.
Chez Dismas, un autre paysan de Mubuga, c’est la désolation. Il avait planté des aubergines. Censées être de couleur vert foncé, elles se dégradent du vert clair au jaune à cause de la sécheresse. Le niveau de l’eau utilisée pour irriguer ce champs tend à baisser considérablement. Si cela continue….


L’impact sur le prix des denrées


« Entendre qu’un kilo de haricots s’achète à 2000Fbu à Mubuga, c’est du nouveau. On ne l’entendait que sur la radio dans d’autres provinces. Au plus c’était 1600 Fbu. » s’étonne Margueritte*. « Le prix était entre 1000 Fbu et 1200 Fbu, et a grimpé ces deux dernières années. » rétorque Viola. Bien que la pluie soit en retard, sur certaines collines, la pluie est tombée de façon à adoucir le sol ; ce qui a ainsi permis à certains paysans de mettre en terre les
premières graines. Avec un tel retard, le risque d’une famine est à nos  portes.