En plus d'être une minorité, les Batwa ont toujours été marginalisés et discriminés par la société depuis la période précoloniale. A cause de cette marginalisation, ils n’ont pas pris part au développement socio-économique comme les autres groupes ethniques présents sur le territoire burundais. Pour survivre, ils se rabattent sur de petits métiers comme la fabrication des pots et des foyers (imbabura). Aucune réglementation ne régit ces métiers. C’est l’environnement qui en paie les frais.
Habituée à une vie relativement nomade depuis des lustres, la communauté des Batwa mène une vie difficile suite à la perte de leurs terroirs forestiers, à l’exclusion sociale et ce, malgré les efforts de l’Etat et de la société civile pour les réinsérer. L’explosion démographique des Hutus et des Tutsis, puis la création de réserves naturelles les a totalement évincés de leurs terres traditionnelles. Un pygmée Camerounais ne disait-il pas : ‘’Les signes et les phacochères sont mieux considérés que nous’’
Sans cette « autonomie économique » que leur assurait la forêt, les Batwa sont perçus d’un mauvais œil par leurs voisins qui les considèrent comme des voleurs et leur collent des stéréotypes dégradants. Ils sont à la fois discriminés et exploités. Jusqu’à une certaine époque, ces autochtones semblaient peu se soucier du fait qu’ils n’avaient pas de terre. Sans terre et sans ressources, ils n’ont d’autre choix pour vivre, que de recourir à des pratiques qui,
malheureusement, mettent en danger non seulement l’environnement, mais aussi la société.
Les trous dans lesquels les Batwa creusent l’argile ne sont pas bouchés. L’eau y stagne et bonjour les moustiques, bonjour le paludisme ! Sans oublier que ces trous présentent un réel danger pour les enfants qui peuvent tomber dedans ou s’y noyer.
Dans leur quête de survie, les Batwa vont sur les collines bien aménagées et coupent toute l'herbe disponible pour la vendre sur de petits marchés auto-établis dans la commune. Ils les vendent aux paysans éleveurs contraints de garder leur cheptel à la maison par la stabulation permanente.
Ces collines sont ravagées et dénudées et deviennent des proies faciles à l’érosion. Si rien n’est fait dans les meilleurs délais pour l’éducation et la stabilisation des Batwa, le désert risque de prendre le relais.
Il faut néanmoins reconnaitre que le Burundi a fait des efforts considérables pour appuyer ces populations menacées d’ailleurs d’extinction par une hygiène approximative. Le problème des peuples autochtones reste un défi à équations multiples pour la communauté internationale.
Ne baissons pas les bras, même si ce n’est pas facile.