Avec les résidus de la culture du riz, la coopérative TUGWIZE UMWIMBU de la colline Mureba, commune Nyabitsinda de la province Ruyigi, fait la cuisson des briques. Toute la population de cette localité salue cette nouvelle méthode. 

En cours de route Nyabitsinda-Gisuru, vers 8h du matin, nous sommes dans un taxi  couramment appelé «  probox », en train de jacasser entre passagers. 

Soudain, un des passagers décide d’engager une discussion plus substantielle qui captiva mon attention : «Vous voyez ces Eucalyptus ?, Avec la découverte de la cuisson des briques à l’aide des résidus de riz, on en verra de plus beaux comme ça ! ». 

« Donc tu insinues que des déchets sans aucune valeur comme les résidus de riz peuvent jouer le même rôle que ces trésors rares ? », lui rétorquai-je ?

Le débat s’enflamme. Le fameux passager, plutôt beau jeune homme, enlève son chapeau avant de  m’expliquer. « Je m’appelle Sinzinkayo Abel, je suis le président de la coopérative TUGWIZE UMWIMBU. Parmi les objectifs que cette coopérative s’est donnés, figurent ceux relatifs à la protection de l’environnement et des écosystèmes naturels dont la lutte contre la déforestation. Nous avons réfléchi et adopté un système qui contribue à la protection des forêts.  Nous sensibilisons la population à la lutte contre les feux de brousse, au  reboisement partout où c’est nécessaire, … ». Je brûlais d’impatience et il en profite pour vanter sa coopérative au lieu d’aller directement dans le vif du sujet ! » . 

Puis il reprit : « Les briquetiers utilisent beaucoup d’arbres forestiers pour la cuisson de leurs briques, mais nous proposons une meilleure option « l’usage des résidus de riz ». 

Nous faisons néanmoins face à un défi important : la technique utilise d’importantes quantités de résidus, et  il serait peut-être difficile de porter à échelle cette nouvelle méthode. » Affirme Sinzinkayo. 

Arrivé près de la colline Mureba, où ces briques sont cuites,  nous avons demandé au chauffeur de s’arrêter quelques minutes pour assister.  Et de me dire : « Oui !!! c’est possible ! ». 

Le président de la coopérative explique le processus de cuisson des briques avec les résidus de riz ainsi: « Il suffit d'aligner les briques sur une bande appelée" ikirago" : natte en français,  A chacune d’elle on y ajoute des résidus de riz appelés "imyarayi" en kirundi. L’opération se termine  par la cuisson proprement dite des briques en y ajoutant quelques brindilles de bois ne servant que pour allumer.  

En réponse à l’appel du gouvernement burundais, «d’habiller les terrains nus avec des arbres », toute la population est appelée à éviter la déforestation et promouvoir le reboisement. Une voie pour contribuer à la lutte contre le changement climatique.