La province de Kayanza, nichée au cœur de la magnifique région des montagnes du Burundi, s’initie actuellement  à la pratique viticole, non sans un certain succès. Avec ses paysages à couper le souffle et son climat doux, Kayanza se positionne comme un terroir propice à la culture de la vigne. Considérée comme une culture très précieuse, et cultivée surtout dans les pays Méditerranéens (Italie, France, Espagne, Chili, Afrique du Sud, etc.) la vigne semble s’adapter à la province de Kayanza. La coopérative Koribikomeye de Kayanza, cultive la vigne depuis 2019. Alors laissez-vous découvrir cette réalité!  

Emmanuel Barukinamwo, président de la coopérative Koribikomeye, basée sur la pittoresque colline Ryirengeye, dans la commune et la province de Kayanza, a partagé une prophétie audacieuse le 24 novembre 2023. Selon lui, dans un futur proche, les fonds, autrefois destinés à l'importation du vin par les Burundais afflueront plutôt vers la coopérative Koribikomeye.  « Une révolution viticole est en marche, nous avons déjà récolté une première quantité de fruits au mois de juin de cette année, qui a été partagée aux membres de la coopérative pour la consommation. La vision de la coopérative est d’abord de produire des vignes en quantités importantes. Une usine de transformation en jus et en vin sera ouverte en deuxième lieu. », s’exprime l’optimiste Barukinamwo.  Celui-ci ajoute que c’est une culture d’exportation inhabituelle au Burundi, une culture qui permet de produire du vin très cher, car vous le savez très bien, une bouteille de vin peut couter jusqu’à même un million de francs burundais. 

Quel impact sur le développement du pays ?

Emmanuel, visionnaire inspiré, place en tête de liste, la vitalité économique de son pays. Les 30 membres intrépides de la coopérative Koribikomeye ne sont pas les seuls à en profiter. Le rayonnement s'étend à leurs voisins, car la coopérative emploie souvent, jusqu’à 50 personnes par jour. Ce sera aussi un pas audacieux qui laisse entrevoir un avenir prometteur où le Burundi exportera fièrement des produits transformés à partir de ses vignes vers d'autres pays étrangers.  

Les devises afflueront dans le pays, propulsant ainsi son développement économique. C'est une opportunité inestimable pour le Burundi, où chaque gorgée de vin produite devient un symbole de progrès et d'espoir, se prend à rêver Emmanuel tel un poète. La vigne, muse de la transformation, ouvre les portes d'une ère de prospérité sans égale, illuminant le chemin vers un avenir florissant pour tous, martèle-t-il pour enfoncer le clou.

Note de la rédaction : Tempérons tout de même les ardeurs d’Emmanuel. Il est certes possible de produire du vin en zones tropicaux d’altitude, mais les vins de haute posture nécessitent un climat qui alterne des jours courts et des jours longs.

Les techniques de culture de la vigne

Les membres de la coopérative Koribikomeye affirment que la culture de vigne ne demande pas de techniques particulièrement complexes. C’est une culture qui n’exige pas de conditions particulières, par contre, la population estime que c’est une plante très chère car, son plant coute dix mille francs burundais. La vigne demande 2 ans avant sa première récolte, mais peut ensuite persister pendant 100 ans, à raison de deux récoltes par an. Un plant de vigne produit entre 18 et 20 kg de fruits pour une seule récole et résiste au soleil et à la pluie.  La coopérative dispose déjà d’un champ de 3 hectares de vignes en production. 

D’après la littérature[1], la vigne tolère aussi bien les sols calcaires et caillouteux que les sols sableux. Ainsi, pour cultiver la vigne, il faut suivre ces étapes :  

1. Creuser un trou de plantation de 50 cm de côté (ou 30 cm, en buttant ensuite le plant sur 15 à 20 cm),
2. Si votre terre est un peu lourde, coupez-la avec du sable, 
3. Faire un apport de compost (3-4 pelles/m2),
4. Mettre la motte dans le trou, de manière à ce que le collet arrive au niveau du sol,
5. Reboucher, tasser et arroser,
6. Guider la vigne sur son tuteur, 

« Pour les trois premières années, l’arrosage doit être régulier pour éviter un substrat trop sec. N’hésitez pas à pailler pendant la saison sèche. Chaque année, il faut faire un apport de compost pour enrichir le sol. Continuez de guider les lianes sur leur support et prenez garde à ce que les grappes aient assez de soleil et ne soient pas recouvertes pas de feuilles. »[2]

Le trésor à capitaliser pour contribuer à un meilleur avenir du pays

Emmanuel Barukinamwo confirme que les coopérateurs de Koribikomeye sont des experts chevronnés, prêts à former d'autres agriculteurs, que ce soit au sein d'autres coopératives ou d'associations. Leur objectif ultime est de vulgariser la culture de la vigne dans tout le pays. Ils rêvent d’un réseau harmonieux dans lequel les producteurs de toutes les provinces convergeront vers Koribikomeye. Très optimiste, la coopérative espère mettre en place, dans un avenir proche, une usine de production de jus, du vin et des confitures. Leur vision audacieuse est de devenir le premier exportateur de vins d'exception de la région, d’une marque originale. 

La coopérative demande au Gouvernement de la soutenir, pour atteindre sa vision. Comme l’expriment les membres de cette coopérative, la prochaine récolte sera vendue sans être transformée, car l’usine ne sera pas encore en place. 

[1] Culture de la vigne : plantation, entretien, taille et récolte - Terre Vivante 

[2] Culture de la vigne : plantation, entretien, taille et récolte - Terre Vivante