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Le coton, une culture d’exportation en disparition…

Publié : Mercredi 5 octobre 2022 16:38

 

 

Comme ses deux cousins le café et le thé, le coton a été également une des principales cultures d’exportation du Burundi. Mais au fur et à mesure que les années passent, elle semble avoir été passée aux oubliettes à cause de plusieurs facteurs. Et à se demander si sa production ne pourrait pas mieux participer à la résorption de la pénurie de devises. Pas si certain hélas !

 

Selon les chiffres de 2020, la diminution des superficies couvertes de coton depuis 1993 est de 70%. Quant à la production, les chiffres sont encore plus alarmants : 90%. Sur une période de 9 ans entre 2011 et 2020, le prix du coton graine a augmenté seulement de 250F passant de 350F à 600F alors que les prix des autres denrées eux n’ont cessé d’augmenter.

Les causes de la baisse de la production

Les raisons sont nombreuses et d’abord le prix tiré par le bas par les cours du marché international qui a poussé à la fonte du nombre de paysans qui pratiquent cette culture, sans oublier la faillite un peu partout en Afrique des usines textiles suite à la concurrence du pagne chinois. Au Burundi, le mouvement a été accéléré par l’achat à crédit par la COGERCO, ainsi que l’obligation de vendre les graines à la seule industrie locale qui offrait moins de la moitié de celui des usines de la sous-région.

Ce qui, jusque-là retenait encore quelques rares agriculteurs de coton, est l’octroi à titre gracieux des terres où il était permis d’associer le coton aux autres cultures comme le maïs, le haricot.

 

Des pistes de solutions

Jusqu’ici, la majeure partie de la production de la Gogerco (Compagnie de Gérance du Coton) est destinée à Afritextile, un complexe textile local.

Dans les années 1970, le coton du Burundi était choyé sur le marché international à cause de sa fibre particulièrement longue et fine. La quasi-totalité de la fibre de qualité était donc exportée et les quelques industries textiles (Lovinco notamment) qui émergeaient se contentaient de la portion congrue.

Ne serait-il pas possible de miser à nouveau sur cette voie ? Une issue certes contestable au vu des impératifs de l’industrialisation du pays.

Inutile de faire plus de spéculation. La solution passe par la subvention du secteur à l’instar des autres producteurs du coton dans le monde dont les USA et la Chine qui vont jusqu’à doubler le cours mondial.

 

 Arsène Ngabirano